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• h. 1514; repris angl., XIXe; du lat. exhaurire « épuiser » → exhaustif♦ Littér. Inépuisable. « l'inexhaustible espace des soirs où je n'avais pas connu Albertine » (Proust).Synonymes :- inépuisable- infini⇒INEXHAUSTIBLE, adj.Littér. Qu'il est impossible d'épuiser. Synon. inépuisable, infini, intarissable. Et nous abreuverons ta soif inexhaustible (RÉGNIER, Prem. poèmes, Lendemains, 1885, p. 23). Alors sous ce visage rosissant je sentais se réserver comme un gouffre l'inexhaustible espace des soirs où je n'avais pas connu Albertine (PROUST, Prisonn., 1922, p. 386). Ces déterminismes sont positivement « innombrables », s'enrichissant à chaque seconde des souvenirs toujours renouvelés qui composent la continuité inexhaustible du vécu (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 205).Prononc. : [
], [-ne-]. Étymol. et Hist. 2e moitié du XVe s. (Crainte amour. et béat., ms. Ars. [peut-être 2123 daté de 1457], f° 32 v° ds GDF.), encore au début XVIe s. (cf. GDF.); à nouv. fin XIXe s. (cf. supra). Dér., à l'aide du préf. in-, d'un type exhaustible formé sur le supin exhaustum du lat. exhaurire « vider, épuiser » au moyen du suff. -ible (-able). Au XIXe s., le mot semble avoir été repris à l'angl. où il est attesté dep. le début XVIIe s. et est resté vivant dans le cadre de la famille du verbe to exhaust « vider, épuiser » (cf. aussi exhaustif étymol.). Bbg. JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 136.
inexhaustible [inɛgzostibl] adj.ÉTYM. 1885, Régnier, in T. L. F.; formation savante, ou repris à l'anc. inexhaustible (1601); de to exhaust (→ Exhaustif) ou emprunt de l'anc. franç. inexhaustible, attesté XVe-XVIe (Godefroy enregistre aussi inexhaust « inépuisé, inépuisable »), ou encore, du lat. médiéval inexhaustibilis, de in- (→ 1. In-), rad. du supin exhaustum de exhaurire (→ Exhaustif), et suff. -(i)bilis (→ -ible).❖♦ Littér. Inépuisable, infini.0 (…) sous ce visage rosissant je sentais se creuser, comme un gouffre, l'inexhaustible espace des soirs où je n'avais pas connu Albertine.Proust, À la recherche du temps perdu, t.XII, p. 230.
Encyclopédie Universelle. 2012.